La chronique

Auteur
Amélie DE LIMA
Titre
À FLEUR DE BRUINE
Maison d'édition
Autoédition
Relecture
Oui
Service de presse
Non
4ème de couverture

Quand le passé revient pour se venger, quand les vieux secrets ressurgissent, la mort ne peut être que la seule échappatoire…

Lille, septembre 2016.
Six ans après la terrible affaire de la Deûle, des corps de jeunes hommes sont retrouvés la bouche scarifiée, pieds et mains liés, immergés dans un canal.
Qui sont-ils et pourquoi les a-t-on tués ? C’est ce que Véronique De Smet et Bettina Rosco tenteront de découvrir, dans une enquête complexe dont elles ne sortiront pas indemnes…


CHRONIQUE


Dans le dernier livre d’Amélie De Lima nous voilà de retour dans la Nord de Lille et de la région. Cette région a une importance particulière et symbolique, une enquête d’un précédent ouvrage nous avait déjà mis en émoi avec la commissaire Véronique De Smet. Les mois et les années sont passés par là, Véronique est toujours présente mais cabossée. Maintenant que l’espace-temps est posé, le nouveau thriller thriller peu se mettre en marche.

Les codes incontournables d’un thriller ne sont pas dans la pure tradition des éléments incontournables. J’argumente mon avis ;

Non validé comme thriller

- La peur, un des points importants, n’est pas vraiment présente, nous avons des meurtres indéniablement machiavéliques, mais qui ne transmettent pas ce sentiment, autant pour d’éventuelles nouvelles victimes que pour l’héroïne principale de l’histoire.

- L’Anti-héros, le personnage le plus important, est celui par qui le mal vient, le méchant qu’il faut stopper le plus rapidement possible. Ici on ne trouvera pas un anti-héros répulsif que l’on peut avoir plaisir à détester, c’est justement tout le contraire. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui trouver des circonstances atténuantes et de le prendre en pitié. Cependant toutes souffrances ne justifient, et ne pardonnent, pas des actes répréhensibles.

- L’action, ici le récit s’ouvre tout naturellement sur une scène de crime qui n’est pas à proprement parlé violente. Elle va introduire le personnage du commissaire De Smet, mais ne nous confirme pas immédiatement exactement à quel genre littéraire du livre.

Validé comme thriller

- Le point de vue, à ce niveau je n’ai rien à dire, ils sont nombreux et étoffent très bien l’histoire. J’ai retrouvé trois histoires peu banales dans une. Trois destins brisés par des drames à un moment donné, des vies à reconstruire qui vont influencer sur le déroulement du récit et l’avancée de l’enquête jusqu’à sa résolution finale. Trois personnages clés pour lesquels j’ai éprouvé de l’empathie.

- La quête, pas de doute elle est présente, il faut arrêter « le méchant » le plus rapidement présent. Mais on trouvera également des quêtes en parallèles tout aussi importante, les luttes contre les démons intérieurs des personnages principaux. Quêtes personnelles et publiques des thrillers sont donc validées.

- La Souffrance, est bien présente à plusieurs niveaux et pour les trois protagonistes principaux, elle sera bien évidemment physique mais également très psychologique. Ils vont traverser beaucoup d’épreuves qui font ce qu’ils sont devenus à ce moment de l’ouvrage. La résolution de l’enquête en sera fortement perturbée car ils devront passer des moments d’introspections difficiles afin de pouvoir atteindre le but.

- La Transformation est présente grâce justement à cette souffrance personnelle qui permettra à travers des expériences inédites d’avancer sur le chemin de la résilience ou pas…


Après avoir argumenté ces points importants, à mon avis cette histoire se classerait plus dans la catégorie d’un très bon polar noir.
Le rythme est cadencé sans être excessif, le style narratif est plaisant, les introspections personnelles permettent de rajouter une humanité importante au récit. Les chapitres sont bien structurés et la trame de l’énigme bien réfléchie et tout se déroule sans anicroches qui aurait pu me faire tiquer.


CONCLUSION

J’ai pu lire le livre d’une traite et passer un très bon moment de lecture avec ces trois personnages avec chacun une personnalité intrinsèque au combien touchante dans leurs détresses et leurs tourments. Le tout décrit avec une pudeur dont Amélie De Lima sait faire preuve dans ses récits.