La chronique

MOI

Je vous présente ici le roman historique d’une femme libre dans un monde où la liberté n’existe pas, surtout celle d’une femme. Une femme pleine de courage, pleine de désillusions, qui traverse une époque trouble du XXe siècle.
Un livre qui retrace l’Histoire, dès la fin du XIXe, qui nous emporte dans le tourbillon de la vie de la grande Russie Tsariste, la première guerre et surtout la révolution russe, puis les années entre deux-guerres, celles qu’on dit « folles » pour se terminer à la fin de sa vie en 1974. Vraiment ? Non car Maria Ignatievna Zakrevskaïs continue à faire parler d’elle, même encore au XXIe siècle.
Un récit sur un côté obscure de l’époque des débuts du bolchévisme, l’espionnage, les complots, les trahisons, les souffrances de tout un peuple, les rouges, les blancs, dans la tourmente d’un pays qui change radicalement, mais qui reste dans la souffrance. Un roman en immersion totale dans ce monde et ses personnages illustres tel que Gorki, Lénine, HG Wells, Staline et tant d’autres.
Et cette trouble Moura, qui était-elle au final ? Une espionne intellectuelle qui a su tracé son chemin en sortant son épingle du jeu grâce à ses multiples amitiés, un agent de liaison, une simple femme qui veut sauver sa peau et qui aime ? Dans tous les cas, le roman d’une baronne passionnante qui a la soif de vivre, fidèle en amour, fidèle en amitié, fidèle en elle-même. Un personnage que je ne connaissais pas et que j’ai appris à aimer au fil des pages. Un aristocrate « moderne », mais surtout une femme libre, oui libre, mais qui au fond souffre terriblement de cette liberté si chèrement acquise. Je ne sais pas qui elle était vraiment, ce livre retraçant sa vie me donne l’envie d’en connaître d’avantage, mais dans tous les cas j’ai une compassion infinie pour cette grande dame qui me touche profondément, une femme si forte et si fragile à la fois. Qui étais-tu vraiment Moura ?
Un roman historique doublement intéressant car les recherches de l’auteur intègre la correspondance des grandes personnalités de l’époque, leurs mémoires, tout est si intelligemment imbriqué que j’ai été définitivement conquise par cette lecture.
Une épopée, une fresque, historique sur la vie de Moura, de ses concitoyens, les expatriés de l’aristocratie russe d’après la révolution avec ses codes bien à eux, le « monde d’avant ». Les rencontres de tout un monde de la grande littérature, une histoire dans l’Histoire.
Je sors de cette lecture totalement chamboulée, en ayant ressenti ce livre dans mes tripes. Pour moi sans aucun doute un grand livre qui restera dans mon cœur.


SYNOPSIS

dorée par ceux qu’elle aima, honnie par ceux qui la jugèrent insaisissable, Moura a bien existé. Dans les tourmentes de la révolution bolchevique, d’une guerre à l’autre, Moura a traversé mille mondes. Aristocrate d’origine russe, elle s’est appelée Maria Zakrevskaïa, Madame Benckendorff, la Baronne Budberg… Elle a été la passion d’un agent secret britannique, la muse de Maxime Gorki, la compagne de H.G. Wells et l’égérie de l’intelligentsia londonienne. Elle a côtoyé tous les grands du XXe siècle, le Tsar, Staline, Churchill, de Gaulle. Les uns chantèrent son courage, sa chaleur et sa fidélité. Les autres dénoncèrent ses mensonges. Tous s’entendirent néanmoins sur un point : Moura incarna la Vie. La vie à tout prix. Sur les traces de son héroïne, Alexandra Lapierre a fouillé les bibliothèques du monde entier durant trois ans. Elle s’est glissée dans les contradictions de son personnage pour brosser un magnifique portrait de femme. Son talent romanesque, son regard à la fois lucide et bienveillant font revivre une multitude de figures captivantes, qui viennent éclairer des pans de la grande Histoire.