La chronique

Auteur
JEAN-MARC SOUVIRA
Titre
LA PORTE DU VENT
Maison d'édition
POCKET
Relecture
Oui
Service de presse
Oui
*La porte du vent* par Jean-Marc Souvira
Dès les premières lignes du prologue, je me suis surprise à penser : "Oh non, encore une histoire de règlement de compte, ça promet d'être long et peut-être un peu ennuyeux !" J'avais déjà en tête une vision toute faite de ce que ce roman allait m'offrir. Mais quelle erreur ! Au fil des chapitres, un, deux, trois... je me suis laissé happer sans même m'en rendre compte. Ce roman est loin, très loin, de ce à quoi je m'attendais, prouvant une fois de plus combien les idées préconçues peuvent être trompeuses.
Jean-Marc Souvira m'a plongée dans un univers fascinant où deux familles, ou plutôt deux "clans", collaborent depuis des générations. Mais les tensions montent lorsque la nouvelle génération, ignorante des véritables enjeux, commence à déraper. Les personnages sont magnifiquement bien construits, chacun d'eux portant un poids, une tradition, un héritage que l'auteur partage avec nous, lecteurs, avec une délicatesse et une passion impressionnantes.
Et puis, vient un véritable coup de théâtre ! Sans aucun avertissement, je me retrouve propulsée dans une deuxième partie qui m'a complètement surprise. Me voilà plongée dans un autre monde, une autre époque. Tout à coup, je suis en Chine, puis au cœur de la Première Guerre mondiale. Cette transition m’a non seulement étonnée, mais elle m’a aussi permis de découvrir un pan méconnu de l’histoire. L'auteur dépeint avec une justesse incroyable la vie de ces Chinois venus volontairement en France pour participer à l'effort de guerre. Leur condition, leur travail, leur statut de "Chinois" dans un pays qui leur est inconnu, tout est raconté avec une profonde humanité. J'ai fait la connaissance de Zhang, un personnage d'une beauté rare, qui m'a émue par son parcours. À travers lui, j'ai aussi découvert les histoires des Juifs, des Chinois, des Noirs américains, tous confrontés à leurs malheurs, mais aussi à de petits moments de bonheur qui éclairent leur quotidien.
À ce stade, c'était comme si je lisais un autre livre, une autre histoire, sombre et sublime à la fois. Et pourtant, tout est lié. Ce lien, je l’ai découvert dans la troisième partie, mais je ne vous en dirai pas plus : c’est à vous de le découvrir par vous-même. Ce que je peux vous dire, c’est que la manière dont tout s'imbrique est absolument magistrale.
*La porte du vent* est un magnifique roman qui m'a transportée de bout en bout. Je suis ravie de ne pas avoir laissé mes premières impressions du prologue me décourager. À la fin de cette épopée incroyable, je me suis sentie à la fois radieuse et mélancolique. Ce livre est une véritable découverte, et je le recommande chaudement à quiconque cherche une lecture riche, profonde, et surprenante.